C'est une tendance désastreuse au niveau mondial
: les financements humanitaires sont réduits de manière drastique.
Depuis le 20 janvier 2025, date de l'investiture
de Donald Trump, l'Agence des États-Unis pour le développement
international (USAID) a subi un démantèlement sans précédent,
affectant de nombreuses ONG dépendant de l'aide américaine.
Cette décision a des conséquences dramatiques
pour les programmes d'aide humanitaire. Par exemple, l'ONG Action
contre la Faim (ACF) a dû interrompre un programme destiné à
traiter 10 000 enfants victimes de malnutrition aiguë sévère en
République démocratique du Congo, mettant ainsi en danger la vie de
ces enfants.
D'autres organisations, comme Solidarités
International, ont également suspendu des programmes vitaux,
notamment l'aide alimentaire au Yémen, où plus d'un million de
personnes subissent une crise alimentaire de l'ordre de l'urgence.
Cette situation met en péril des millions de
personnes à travers le monde qui dépendent de l'aide humanitaire
américaine pour leur survie. Les ONG sont confrontées à des défis
majeurs pour maintenir leurs opérations et répondre aux besoins
urgents des populations vulnérables.
La France suit ce mouvement. Le projet de loi de
finances pour 2025 prévoit une réduction significative de l’Aide
Publique au Développement (APD) de la France, avec une diminution
de 1,3 milliard d’euros, soit une baisse de 19,4 % par rapport à
l’année précédente.
Cette réduction s’inscrit dans un effort global du gouvernement
pour maîtriser les dépenses publiques et réduire le déficit
budgétaire. Le Premier ministre, Michel Barnier, a annoncé un
objectif de réduction du déficit public à 5 % du PIB en 2025, en
partie grâce à des économies dans divers secteurs, dont
l’APD.
Rappelons le contexte : l’Aide Publique au
Développement (APD) est l’ensemble des financements publics
accordés par la France aux pays en développement. Elle est mise en
œuvre par plusieurs acteurs, dont l’Agence Française de
Développement (AFD), qui est un opérateur clé.
L’AFD finance des projets dans divers secteurs
(santé, éducation, climat, etc.) via des subventions et prêts. Son
budget dépend en partie des crédits alloués à l’APD. Une réduction
de l’APD, comme celle prévue en 2025, limite donc directement les
capacités d’action de l’AFD.
L’AFD et le commerce équitable partagent
aussi des objectifs communs de développement durable et de justice
économique. L’AFD soutient des projets qui favorisent le commerce
équitable en aidant les producteurs, en structurant des filières
agricoles durables et en renforçant les circuits de distribution
équitables.
Ainsi le programme FAIR Future, auquel
participe la MCE à travers FAIR(e) et Commerce Équitable France,
est directement impacté. Soutenu par l'AFD, il vise à sensibiliser
et former les moins de 30 ans au commerce équitable en France.
Porté par un consortium de dix organisations, dont Commerce
Équitable France, il s'articule autour de trois axes principaux :
- Stratégie
d'éducation
- Renforcement
des capacités
- Expansion
de l'Éducation au Commerce Équitable
L'objectif est d'informer, former et accompagner
plus de 100 000 jeunes pour qu'ils deviennent acteurs de la
transformation des modes de consommation et de production,
contribuant ainsi à la réalisation des Objectifs de Développement
Durable (ODD).
Le projet bénéficiait d'un financement de 1 200
000 euros de l'AFD et est réalisé avec le soutien de l'Union
européenne.
Cette coupe budgétaire suscite des inquiétudes
parmi les organisations humanitaires et les experts en
développement, qui soulignent les risques pour les populations
vulnérables et la réputation internationale de la France en matière
de solidarité. Des appels ont été lancés pour réévaluer ces
réductions et explorer des alternatives, telles que le renforcement
des taxes de solidarité, afin de maintenir l’engagement français
envers l’aide au développement.
En somme, la réduction de l’APD française en 2025 reflète une
volonté gouvernementale de réduire les dépenses publiques, mais
elle soulève des préoccupations quant à son impact sur les
initiatives de développement international et la position de la
France sur la scène mondiale.
Oui, la menace est réelle et le Commerce
Équitable est en danger !
Sources : Le Point, Le Monde, Carenews, AFD
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